LAST GOODNIGHT
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

LAST GOODNIGHT


 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 

 'We' never exists l Joy

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeVen Aoû 22, 2008 7:50 pm

    Andy's Diary a écrit:
    Je ne me souviens plus vraiment de comment tout cela a commencé. Elle est tellement différente de toutes les femmes que j’ai connues, et pourtant. Elle ne vaut pas mieux, et je ne vaux pas mieux qu’elle. C’est un secret a enterré, je dois cesser, j’en ai parfaitement conscience, mais c’est si difficile et à la fin si doux. Peut être suis-je devenu moi-même un peu fou. Mais la folie a alors réellement du bon. Je m’égare totalement rien qu’en pensant à elle. Je vais mettre un terme à tout cela. Aujourd’hui. Ou peut être demain. En tous les cas, c’est terminé. Oui, totalement terminé.
    Sur ces mots à peine écrits, Andrew referma son journal. Il avait conscience que l’écrire était une certaine preuve d’immaturité, mais puisqu’il n’avait aucun ami à qui se confier, personne sur qui compter, il avait pris le papier pour allié. De plus, cet ouvrage l’avait suivi depuis vingt ans, il y avait tout à l’intérieur. Tout ce qu’il avait ressenti, tout ce qu’il ressentait, ce qu’il avait été, et ce qu’il était devenu, absolument tout. Andrew Nichols de A à Z, ou les clefs de la compréhension. C’était la raison pour laquelle il gardait pour cet objet un sentiment très personnel. En dehors de lui, personne n’en connaissait l’existence. Il n’en avait même pas parler à Jude, et encore moins à Joy, évidemment. Qu’en auraient-elles fait quoi qu’il advienne ? C’était sur lui un formidable moyen de pression, mais c’était sa boîte de Pandore. Ses secrets, ses vices, ses faces cachées, son passé, son présent, et sans doute les indices qui aidaient à former ce que serait son avenir.

    Il vint caler son journal derrière le radiateur, s’assurant qu’il était parfaitement calé. Il referma la fenêtre, remit les rideaux par-dessus, et alla chercher sa veste dans son armoire. Andrew croisa son reflet dans le miroir, et il lui sembla soudainement que l’incertitude se lisait sur chacun de ses traits. Ce n’était pas pareil que la fatigue, et ce n’en était que d’autant plus navrant. Il se mit brusquement à douter ce qu’il pensait, jusqu’à comprendre que l’auto persuasion n’était pas aussi efficace qu’il l’aurait aimé. Dans le fond, ce n’était que de moindre importance. Il n’y avait rien entre Joy et lui. Entre mademoiselle Whingates et moi, pensa-t-il. Pour un psychiatre, il était important de croire en ce que l’on disait, même si c’était seulement dans le but de rassurer le patient. L’ennui c’était qu’il s’agissait là d’un stratagème qu’il ne pouvait pas si aisément user pour et contre lui-même.

    Andrew jura un court instant avant de se détourner. Quoi qu’il advienne, ce n’était pas utile de se tarauder pendant des heures à ce propos. Mieux valait avancer, quitte à se prendre le mur, il va s’en dire. C’était un aléa qu’il comptait prendre. Il se rendait compte qu’il exagérait une faute professionnelle. Cela n’enlevait rien à son erreur, mais ce n’était pas la meilleure manière de se déculpabiliser. Quand il referma la porte, il était sûr de lui. Il allait réparer sa faute, il ne cèderait plus, il assumerait ses torts et irait au devant afin de mieux s’en défaire. Joy était sa patiente, il la considérait telle qu’elle, et tout en restait là. C’était joliment joué pour lui-même, et ce fut encore une fois Brad qui parvint à renforcer son amertume autant que sa certitude.

    « Tu peux y aller, Nichols, elle me semble en forme aujourd’hui.»

    Andrew fronça les sourcils sans répondre. Il crut même entendre l’infirmier l’appeler pour ajouter « Je suis sûr que tu vas pouvoir en profiter », mais ce propos lui était si insupportable qu’il préférait ne pas s’y attarder. Le sang froid était un allié entre ces murs, et plus il approchait de la cellule de la jeune femme, plus il était conscient qu’il en avait extrêmement besoin. Ses pas raisonnaient dans les couloirs alors qu’il croisait déjà le regard de certains patients offerts à la promenade. La matinée était déjà plutôt entamée, et Andrew savait qu’il était en retard sur ses visites. Il voulait commencer par Joy afin de ne pas avoir l’esprit pris par tout ce qu’il comptait lui dire. Il fut même arrivé trop rapidement à destination si bien qu’il n’avait pas encore décidé de ce qu’il dirait en premier. Toujours fut-il qu’il frappa à la porte avant de la pousser doucement.

    « Joy ? C’est Andrew. Andrew Nichols, ajouta-t-il en se rappelant à l’ordre. »


Dernière édition par Andrew L. Nichols le Sam Aoû 23, 2008 1:42 am, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Rafaelle Deforest

Rafaelle Deforest


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 07/08/2008

A part of you
Psychose: Dérangée ; traumatisme & tentative de suicide suite au meurtre de son fiancé.
Scared, of what ?:
'We' never exists l Joy Left_bar_bleue50/100'We' never exists l Joy Empty_bar_bleue  (50/100)
Your Relationship:

'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeVen Aoû 22, 2008 8:46 pm

      « Joy Lassandra Whingates, voulez vous prendre pour époux monsieur Harbor ici présent ? »

    Cette phrase, celle qu’on est censé entendre une fois dans toute une vie, celle qu’on ne devrait pas manquer, oui, J. L. ne l’a jamais oublié. Elle résonne dans sa tête, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de sa misérable existence, elle était censé y répondre « Oui », mais la triste vérité est que cette question n’a hélas jamais eut de réponse, ou du moins, pas la réponse espérée, puisqu’il s’agissait d’une tonalité des plus mémorable, celle d’une balle transperçant le cœur de son fiancé. Cette scène lui réapparaissait chaque fois qu’elle fermait les yeux, du coup elle n’arrivait plus a dormir, elle était juste allongée sur son lit, sans bouger, durant des journées entière, elle ne parlait pas, ne sortait pas, ne mangeait pas. Depuis ce fameux jour, Joy ne trouva pas le sommeil, ou du moins elle faisait tout pour y échapper, pour ne pas avoir à supporter cette image encore une fois.

    Ce jour ci, fut l’un des nombreux jours où elle ne souhaitait plus gagner du terrain, où elle laissait sa dépression prendre le dessus. Elle ne prenait pas l’air comme chaque jour, elle restait dans sa chambre, recevait quelques visites, dont celle de Brenda, ou d’Alison, quelques infirmiers qui venaient s’assurer qu’elle allait bien. Mais le fait est qu’elle vit quelqu’un de très particulier, une personne qu’elle crut pendant un instant être son fiancé décédé, qui était ce ? Une hallucination ou simplement une ressemblance frappante ? Cela occupa son esprit durant toute la journée. Joy fit l’effort d’aller à la cafétéria pour manger un bout, elle s’assit aux côté de ses soit disons nouveaux amis, mais fit vite de quitte la table pour rejoindre sa chambre, en route, elle rencontra encore une fois ce fameux Dylan, celui qui l’avait surpris au lit avec son psy, très gênant comme situation mais à vrai dire elle s’en fichait un peu, qu’est ce qu’il irait bien dire ? Personne ne le croirait de toute manière. Cela ne l’empêchait pas de l’harceler. Seulement, elle avait d’autres choses en tête, pas le temps ni l’humeur de penser à ses âneries de mauvais goût. Elle s’allongea sur son lit, et pris du tiroir une photo qu’elle observa dura un bon moment, puis qu’elle déchira en mille morceaux avant de les jeter brutalement parterre. Elle savait qu’ensuite elle allait devoir recoller les morceaux, c’était la seule et unique photo qu’elle avait de lui, elle ne pouvait s’en passer, mais elle avait besoin de le faire.

    Les journées paraissaient comme interminables au centre, une fois que tu y mets les pieds, tu pers complètement la notion du temps, d’autant plus quand personne ne vient te rendre visite. Mais si, apparemment quelqu’un était là. Pas au bon moment en tout cas, J. L. était en larme, entre une dépression, quand elle entendit la voie de son médecin, elle les essuya rapidement avant de se ressaisir et de se redresser sur son lit en affichant un joli sourire qui avait tout aussi l’air d’être complètement faux ! Elle savait que sinon il allait commencer à s’inquiéter, à l’examiner pour savoir si elle s’était mutilée quelque part, parce que oui elle l’avait déjà fait une bonne dizaine de fois. Et puis elle avait mieux à faire. C’était une sorte de réconfort de le voir, elle se confiait totalement à lui, hormis quand ils étaient au feu de l’action xD. Il s’agissait plus qu’un psychiatre pour elle, il s’agissait d’un ami, mais elle ne voulait rien obtenir de lui.
    Joy ne dit rien quand il l’interpella, elle attendit qu’il rentre et elle lui sortit :

      « C’est J. L., pour les intimes »

    Certes, c’était complètement déplacé mais elle aimait bien l’énerver, il ne voulait pas qu’elle le considère comme un petit ami, et elle ne le voyait sans doute pas comme tel, mais par simple fantaisie, elle lui faisait comprendre que c’était le cas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeVen Aoû 22, 2008 10:15 pm

    « Mais nous ne sommes pas intimes, mademoiselle Whingates. »

    Déclara-t-il le plus naturellement du monde, avec conviction mais aussi ce petit sourire malicieux sur les lèvres qui indiquait un côté particulièrement équivoque dans ses propos. Mis à part le fait qu’ils couchaient ensemble, J. L. et Andrew entretenaient une relation pratiquement professionnelle. En tous les cas, c’était ce qu’il se disait. Il savait pourtant pertinemment qu’il commettait une faute professionnelle énorme, mais elle avait un quelque chose de parfaitement irrésistible. Et c’était lui le médecin, c’était à lui de mesurer ses actes, et de ne pas venir la réconforter de cette manière. Cela ne servait pas les intérêts de la jeune femme. Il avait beau se le répéter, Andrew était toujours près d’elle quand elle en avait besoin, prêt à l’écouter, à l’aider, à lui des conseils – car tel était avant tout son job – toujours prêt à lui faire du bien quand elle n’avait pour elle que le mal. C’était son « excuse » en quelques sortes : il ne lui voulait que du bien. C’était l’une de ses rares satisfactions au sujet de Joy. Jamais il ne lui avait fait de mal. Quelque part, l’on pouvait se dire ‘encore heureux’, mais ce n’était pas aussi évident que cela, surtout compte tenu du début de leur relation.

    Il referma la porte derrière lui, conscient qu’il n’aurait pas dû le faire, professionnellement parlant. Ce n’était qu’une visite, pas un entretien, mais ce qu’il comptait lui dire n’avait guère à être entendu d’un autre qu’eux deux. Il s’approcha lentement, non pas qu’il n’ait pas confiance en elle, il avait appris à classer ses patients en deux catégories, selon les précautions qu’il fallait adopter, et il était évident que lorsque l’on pouvait faire l’amour avec quelqu’un, c’était qu’il y avait un degré de précautions parfaitement oublier. Même avec Gabriel, Andrew était plus prudent. Avec la jeune femme, il était souvent au contact, facilement, peut être trop sans doute. Quoi qu’il en soit, il vint jusqu’à elle, prenant place à ses côtés. Il la détailla simplement, comme l’aurait fait n’importe quel médecin, en appuyant pourtant toujours son observation à outrance.

    Elle était tout simplement magnifique. Elle avait un regard noisette particulièrement envoûtant. Il n’y avait rien d’hors du commun, mais depuis qu’Andrew la connaissait un peu mieux il n’avait jamais cessé de voir en elle des choses toujours plus appréciables. Chaque regard qu’il portait sur elle était plus chargé de désir que de professionnalisme. Il descendit ainsi jusqu’à ses lèvres, avant de se reprendre. Il fut ainsi interpellé par le sourire disposé sur les lèvres de sa patiente. Il fronça légèrement les sourcils.

    « Tu as dormi cette nuit ? »

    Il glissa instinctivement sa main jusqu’au poignet de la jeune femme. Il remonta sa manche avec délicatesse, frôlant sciemment sa peau du bout des doigts. Il constata par lui-même qu’elle ne s’était pas à nouveau mutilée, et il en ressentit une pointe de satisfaction. Il se releva à demi pour vérifier son second avant bras, et il n’eut pas plus de succès. Ou plutôt d’échec. Car c’était un combat à mener contre autant que pour chaque patient. Il fallait savoir veiller sur eux, et souvent même les protéger d’eux-mêmes, chose qu’Andrew avait apprise très vite avec deux parents malades. Il connaissait sans doute mieux que quiconque la vie dans un endroit pareil. C’était un peu comme si toute sa vie l’avait conduit jusqu’ici et qu’il n’attende plus que d’y finir. Potentiellement de passer de l’autre côté des barreaux comme l’on disait. Chose qui l’effrayait terriblement mais à laquelle il pensait le moins possible.


Dernière édition par Andrew L. Nichols le Sam Aoû 23, 2008 1:44 am, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Rafaelle Deforest

Rafaelle Deforest


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 07/08/2008

A part of you
Psychose: Dérangée ; traumatisme & tentative de suicide suite au meurtre de son fiancé.
Scared, of what ?:
'We' never exists l Joy Left_bar_bleue50/100'We' never exists l Joy Empty_bar_bleue  (50/100)
Your Relationship:

'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeSam Aoû 23, 2008 1:31 am

      « Si vous le dites, docteur »

    Oh, le sourire espiègle qu’elle lui lança alors ! Contrairement à ce qu’on pouvait croire, elle ne lui sautait pas dessus à chaque fois, certes, avant elle l’aurait fait, mais ce qui lui était arrivé dernièrement l’avait marqué à jamais. Parfois elle essayait de redevenir la personne qu’elle était avant, toujours souriante, pleine de vie, positive… Ca lui manquait, de se sentir bien, elle avait des regrets, beaucoup de regrets, mais ne pouvait y remédier, c’est sans doute pour cette raison précise qu’elle sombra dans le désespoir, elle avait l’impression de porter tout le poids du monde sur elle, et de tomber profusément bas, sans pourvoir se relever. Une chance qu’Andrew était là, parce qu’elle n’aurait pas su quoi faire sinon. Apparemment, c’est le rôle des psychiatres, mais Joy n’en savait rien, tout ce qu’elle savait des psy était qu’ils étaient eux même perturbés, il y a de quoi avec un métier pareil. Bref, nous nous écartons du sujet. Revenons-en au moment précis où le pertinent médecin prit place aux côté de la belle, après avoir fermé la porte bien évidemment, sorte d’habitude qu’il avait …

    Lorsqu’il lui posa la fameuse question habituelle qu’il lui sortait à chaque visite, J. L. soupira légèrement, parce qu’elle se doutait qu’il connaissait la réponse, sérieusement, depuis son arrivé elle dormait 2 ou 3 heures par semaines, ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer. Andy se mit à l’examiner, encore une fois, ce qui déplaisait vraiment beaucoup à la jeune fille puisqu’elle n’aimait pas qu’il l’observe ainsi, elle n’aimait surtout pas regarder les labels quelles gardaient de chaque blessure, blessures d’une époque aujourd’hui révolue. Elle le laissa regarder sa première main mais à sa deuxième elle la retira brusquement en rebaissant ses manches. Elle le haïssait quand il doutait ainsi d’elle.

      « Je t’avais dis que je ne recommencerais plus. Alors arrête de me regarder comme ça ! Ce n’est pas parce que j’ai essayé de mettre fin à mes jours que je suis suicidaire. Je voulais simplement … »

    Elle le voyait bien lui sortir un truc du genre « Quoi ? Rejoindre ton fiancé ? Tu crois vraiment que c’est la meilleure chose à faire ? » Mais entant que médecin il se devait de réconforter, et non de blâmer les patients. Et oui, c’était exactement ce à quoi elle pensait lorsqu’elle ingurgita toute une boîte de somnifères. ; Elle voulait revoir la personne qu’elle aimait, une dernière fois. Son regarde se dirigea vers la photo éparpillée parterre, elle regrettait déjà de l’avoir tailladé. Joy s’accroupit parterre et ramasser tout les petit bouts de papier avant de les poser sur son lit et de se mettre à les recoller, comme une pièce de puzzle. Il fallait bien passer le temps ! Et puis ça l’empêchait de trop regarder Andrew, elle ne voulait pas l’embrasser encore une fois, et hop, une chose entrainant une autre les voici nus l’un sur l’autre. Pas encore, ça lui faisait plus de mal que de bien, elle avait l’impression de trahir la confiance de son défunt futur mari. Mais elle ne lui en disait rien parce qu’elle voulait le garder auprès d’elle, pouvoir le toucher, respirer son odeur, quand elle fermait les yeux elle s’imaginait avec Razel, oui, il s’appelait ainsi, et elle se sentait tellement bien, comme protégée, elle ne pensait plus a rien, et ça l’aidait, même beaucoup, ce n’est qu’après qu’elle regrettait, ce rendant compte qu’il ne s’agissait pas de lui.

    Pas d’autres paroles, ni d’autres pensés. J. L. se canalisa sur le raccommodage de sa photo, et sachant qu’Andy la regardait ça l’obstruait légèrement, pour une raison qui lui était inconnue. Sans doute qu’elle avait peur qu’il la prenne pour une vrai folle alliée qui s’accrochait à une photo qui n’avait guère plus de sens. C’était tellement pénible qu’elle-même n’en revenait pas d’en être arrivée là. Merci à ses parents qui ont crut bien faire en la traînant jusqu’ici, mais elle ne pensait vraiment pas que c’était la meilleure solution, parce qu’une fois son traumas passé, elle allait s’en remettre, déjà elle allait mieux, parce qu’à son arrivée elle ne disait même pas un mot elle se contentait de rester dans sa robe de marié, à danser dans sa chambre joyeusement, puis tout d’un coup elle se mettait à pleurer, comme ça … Bref, J. fixa une dernière fois son médecin avant de lui faire un beau et grand sourire, histoire de le rassurer, tout en poursuivant son recollage.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeSam Aoû 23, 2008 2:18 am

    « Rejoindre ton fiancé, je sais. On en a déjà parlé. Je sais … »

    Andrew connaissait le cas de Joy sur le bout des doigts. Il savait exactement la raison pour laquelle elle se trouvait entre ces murs, pourquoi elle devait y rester et y « subir » le traitement approprié, et surtout la raison pour laquelle il commettait à chaque instant trop près d’elle une erreur monumentale. Car il était conscient que sa patiente avait pris l’habitude de combler un manque quelconque dans ses bras. Cela aurait pu être blessant pour lui s’il n’avait pas eu sa considération de médecin. Cela n’enlevait rien à la situation, car c’était un peu comme s’il avait été amené à en profiter sciemment. Il avait fait un choix en laissant son instinct – sexuel et autre – agir pour lui. La culpabilité était là, autant pour elle que pour lui-même. C’était un argument de plus en la faveur de ce qu’il venait présentement lui annoncer. Mais il s’avéra que le moment ne se présentait pas aussi ponctuellement qu’il l’aurait aimé. Avant tout, il devait cadrer la jeune femme, c’était le plus important. Et à cet instant précis, il ne pouvait plus prévoir ses réactions – d’autant tant qu’il restait aussi près d’elle.

    Il la laissa agir, conscient qu’elle en avait besoin. Il ne remplacerait jamais l’homme qu’elle avait perdu, et il se répétait chaque jour, chaque heure et chaque minute que de toute façon ce n’était pas son désir. Ce qu’ils avaient commis ensemble était une erreur, une erreur inlassablement répétée, certes, mais qui devait désormais se faire oublier pour laisser place à une réelle relation de patiente à médecin, et inversement. D’un côté, Andrew avait toujours respecté cela, car il parlait très peu de lui, et écoutait surtout ce qu’elle avait à dire. Lui-même particulièrement secret ne s’en remettait pas à elle – ni à personne – mais il n’empêchait guère qu’il leur était souvent arrivé de passer beaucoup de temps ensemble et de parler de tout et de rien, Andrew lui-même se livrant quelques fois.

    Quoi qu’il en soit, elle s’affaira à recoller les morceaux de cette photo, à laquelle il jeta même un regard avec un brin d’amertume. Il était inutile de lui parler de jalousie, cela n’existait absolument pas. Il la laissa même terminer, patientant qu’elle daigne enfin relever la tête pour croiser son regard. Le visage du médecin était parfaitement neutre, il semblait serein, tout simplement professionnel quoi qu’un petit quelque chose indescriptible perçait son regard n’étant autre que l’envie. Il prit de nouvelles secondes de silence.

    « Si je t’ai laissée cette photo, c’est pour t’aider. Et j’ai besoin que tu y mettes aussi du tien. Si tu t’entêtes à la réduire en miettes par crise ou quelque chose du genre, je vais devoir prévenir l’infirmier, pour qu’il t’en prive. Est-ce que tu m’entends ? »

    Doux cependant, Andrew avait appris depuis longtemps qu’il fallait d’une part expliquer au patient avec subtilité le message afin qu’il ne se sente ni menacé ni agressé, et ensuite qu’il fallait expliquer la démarche, les causes et les effets, les intérêts du traitement pour la guérison, en vue de la guérison. C’était un peu comme parler à un enfant avec un raisonnement d’adulte. Et Andrew n’avait jamais eu beaucoup de mal à se faire comprendre de sa patiente. S’il y avait bien quelque chose que l’on pouvait accorder à J. L. c’était sa coopération. Peut être que justement elle « coopérait » bien trop avec son médecin, mais ce n’était visiblement pas celui-ci qui l’en blâmerait. Du moins, il était trop occupé à se blâmer lui-même pour s’en prendre à elle, car techniquement, il aurait dû lui expliquer que canaliser son mal dans cette quasi relation avait quelque chose de malsain. Mais si lui, soit disant sain d’esprit, peinait déjà à agir avec raison, comment pouvait-il logiquement le lui expliquer à elle ? Ceci dit, cela allait de pair avec l’annonce qu’il comptait lui faire. Sauf si elle continuait de le regarder ainsi.

    « Maintenant, il faut que je te parle de ce qu’il se passe entre nous. C’est important. »
Revenir en haut Aller en bas
Rafaelle Deforest

Rafaelle Deforest


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 07/08/2008

A part of you
Psychose: Dérangée ; traumatisme & tentative de suicide suite au meurtre de son fiancé.
Scared, of what ?:
'We' never exists l Joy Left_bar_bleue50/100'We' never exists l Joy Empty_bar_bleue  (50/100)
Your Relationship:

'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeSam Aoû 23, 2008 3:32 am

      « Tu … tu n’as pas le droit ! Je t’ai laissé m’ôter la robe, alors pas ça, non »

    Soudainement, Joy se redressa d’un pas ferme, elle le fixa d’un regard méprisant et hargneux, elle n’aimait pas quand il lui posait un tel ultimatum, ça lui donnait l’impression d’être dominée, guidée, observée, de ne pas avoir le choix, c’est le point le plus dur quand on est enfermé dans un tel endroit. Ne pas se sentir libre, elle ne le supportait pas ! Ils lui avaient arraché la robe, sa robe, celle qu’elle portait le jour de son mariage, elle ressemblait a une princesse, quand elle l’essayait, elle revoyait ce qu’elle aurait pu être ci ce drame n’était pas survenu. Temps qu’elle ne faisait pas attention à la tache de sang qui couvrait tout le haut. A la suite du mariage, elle se mit à la laver, encore et encore, et la tâche rouge ne disparaissait pas, elle persistait, elle était là, ça lui faisait de la peine, parce qu’elle tenait à sa robe. Or, elle se rendait bien compte qu’ils le lui avaient retirés pour une bonne raison, ainsi elle n’y fut plus jamais illusion, jusqu’aujourd’hui, jamais elle n’en avait parlé, Andrew avait beau lui demander pourquoi elle la portait a longueur de temps, elle n’avait pas de réponses à donner. Il en conclut qu’il était inutile de persister puisqu’elle n’avait pas envie d’en parler. J. L. sentit ses larmes couler, avant même d’avoir prononcé un quelconque mot.

      « C’était lui, qui l’avait choisis, il avait insisté pour que je la prenne, il disait que je ressemblais à une princesse, quand je la portais, et que son cœur s’emballait dés qu’il me voyait avec, j’imagine qu’il n’aurait jamais dû la voir avant le jour du mariage, on dit toujours que ça porte malheur, je n’y croyais pas jusque là… »

    Tout en séchant ses larmes, avec un regard vide et sans vide, elle laissa échapper un léger rire, par simple bonheur, de penser aux jours heureux. Mais Andy changea bien vite de conversation, tant mieux, parce qu’elle ne voulait pas en parler d’avantage, attendant son entretiens pour cela. Le jeune homme était sans doute passé pour discuter d’autre chose, et vu sa voix tragique et déterminée, cela n’allait pas vraiment lui faire plaisir. Enfin, que dire ? Elle eut une légère idée sur le sujet lorsqu’il parla de « Ce qu’il y avait entre eux », voilà que monsieur se mettait à penser comme un vrai médecin ; J. L. détestait les médecins, que ce soit dans un hôpital, un cabinet ou un centre psychiatrique, elle les trouvait odieux et sans cœur. Alors le voir parler comme ces spécimens méprisables …

      « Vas y, je t’écoute »

    Bon, certes elle savait exactement de quoi il parlait, mais elle ne voulait pas lui gâcher la chose, si elle faisait l’intelligente qui avait deviné tout, bien que ce ne soit le cas, il n’y aurait eut plus rien dire, et ce aurait été fâcheux, elle voulait lui laisser une chance, de s’exprimer, comme il lui disait si souvent. Pas question de changer de sujet, elle voulait l’affronter, tête à tête, elle était anxieuse à l’idée d’entendre ce qu’il avait à dire. Les secondes semblaient interminables et intolérables, le monde avait arrêté de tourner, il n’y avait plus que lui et elle, rien de plus important. Et ce stupéfia la jeune fille parce que normalement elle ne tenait pas spécialement a leur activité sexuelle, c’était simplement un fait qu’ils ne pouvaient contenir, et qui persistait, des pulsions inexplicables qui ne voulaient absolument rien dire, et qui représentaient pourtant beaucoup pour Joy, sans qu’elle le veuille, elle s’y était en quelques sortes habituée, si l’on peut dire.

    Voilà qu’elle se remit à penser à son fiancé, l’avait elle oublié ? Sans doute pas ! Elle ne pouvait pas passer à autre chose, elle ne voulait pas ! Elle voulait qu’il reste au prés d’elle, garder un souvenir de lui, même dans une tombe. Elle quitta vite ses pensés sordides pour regarder Andrew à nouveau, d’un air assez réfléchi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeSam Aoû 23, 2008 3:21 pm

    « Calme-toi. »

    C’était là le principal problème de sa patiente : gérer aussi bien ses souvenirs que ses émotions. Plus il l’écoutait parler, et plus il était certain de lui. Dans le fond, rien ne les liait si ce n’était leurs écarts de conduite. En dehors de cela, il était le médecin, elle était la patiente, et c’était là la seule chose qui était en droit légitime d’exister. Andrew se le répétait inlassablement, au point parfois qu’il s’interroge sur le pourquoi était-ce si important pour lui ? Pourquoi tenait-il tant à se défaire de ce qu’ils « vivaient » ensemble ? Au-delà du fait que ce soit malsain, il se rendait chaque jour d’autant plus compte comme il s’était attaché à elle. Le sexe était un moyen comme un autre de nouer un lien, de créer une relation, et aux vues de tout ce qu’il avait appris de la jeune femme en étant son médecin, il existait un peu plus que ce qui devrait. Interdit, parfaitement inimaginable. Il devait, en somme, y mettre un terme.

    Il la laissa encore parler de son – ex – fiancé. Il en retirait toujours un fond d’amertume qu’il refoulait. Mieux valait la laisser s’exprimer, évacuer, mais il ne pût s’empêcher de recadrer la discussion. Il n’était pas là pour s’entretenir avec elle de son problème, il était là pour lui parler du leur. C’était, pour le moment, le plus important. Malheureusement, dans les deux cas, ce ne serait vraisemblablement pas agréable, comme cela ne l’avait jamais été. Ce n’était pas la première fois qu’Andrew tentait de mettre un terme à tout cela, mais pas une seule fois ne s’était vue couronner par un succès. Chaque fois, il avait pernicieusement recommencé. Evidemment que J. L se doutait de ce dont il était venu lui parler ce matin, mais c’était désormais à lui de croire en ce qu’il disait.

    « Tu es bien assez consciente pour savoir que l’on aurait jamais dû coucher ensemble. Ni la dernière fois, ni la fois d’avant, comme la fois d’encore avant, et … »

    Il s’interrompit, car il sentait déjà son regard posé sur elle, la dévorant des yeux. Ce n’était qu’un caprice. Le caprice d’un homme à qui l’on refusait quelque chose. Ces mots raisonnaient dans sa tête avec une note particulièrement fausse. Etait-il vraiment encore en âge de considérer une femme comme un trophée ? Un désir spontané et qui s’évanouissait aussi vite ? Il avait toujours eu un côté largement séducteur, et il ne s’en était jamais défait – ce qui faisait souvent le bon contact avec ses patientes. Mais, en général, il se retirait au bon moment pour ne rien pousser. Joy était la seule à laquelle il avait cédé, sans trop comprendre pourquoi. Pour la réconforter, évidemment, elle était mal, et aussi parce qu’il l’avait depuis toujours désirée. Il n’osa détourner le regard, toujours déposé sur elle, mais il se sentit pris d’une part immense de honte et de culpabilité. Il déglutit péniblement.

    « … et il va falloir que l’on arrête tout cela. On doit reprendre une relation de médecin à patiente. Je reste ton ami, Joy. »

    Il ne pouvait tout bonnement couper les ponts, cela n’aurait pas été bon pour elle – ni pour lui, mais à moindre mesure. Dans sa tête, quelques minutes auparavant, tout s’était dessiné très clairement, mais maintenant qu’il se trouvait devant elle, cela ne lui semblait pas aussi légitime, aussi « normal » que cela aurait dû. Il y avait un petit quelque chose au fond de lui qui murmurait « Pourquoi ? ». Pourquoi la laisser ? Pourquoi cesser ? D’un point de vue professionnel, il savait très bien pour quoi, mais d’un point de vue personnel, ce n’était pas aussi simple. Il restait attaché à sa patiente bien plus que ce qu’il en disait jusque là. Mais cela n’était qu’une confidence faite à lui-même, rien de plus. Il conclut pour ne pas céder à ses propres incertitudes :

    « Je ne veux pas avoir à remettre ton cas à un autre médecin. »
Revenir en haut Aller en bas
Rafaelle Deforest

Rafaelle Deforest


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 07/08/2008

A part of you
Psychose: Dérangée ; traumatisme & tentative de suicide suite au meurtre de son fiancé.
Scared, of what ?:
'We' never exists l Joy Left_bar_bleue50/100'We' never exists l Joy Empty_bar_bleue  (50/100)
Your Relationship:

'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeSam Aoû 23, 2008 9:01 pm

    « … Oui je sais, on n’aurait pas dû le faire toutes ces fois, 27, plus précisément »

    Joy attendit qu’il ait finis de parler pour s’y mettre. Oui, elle se rendait compte qu’elle allait un peu le secouer en disant ça, quel genre de personne comptait le nombre de fois où elle avait fait l’amour avec son médecin ? Mais ça ne la gênait pas du tout, il fallait bien passer le temps, et quand on est enfermé dans une chambre durant toute une journée, on a le temps de penser à beaucoup de choses, et parfois, on s’accorde un peu de divertissement à sois même, sans donner plus de détails… Pour Joy s’était un peu comme un jeu, toutes ces tentions entre eux, leurs façons de se scruter mutuellement, de se jeter quelques regards inappropriés à chaque fois qu’ils se croisaient lors du déjeuné, de jouer parfois à cache-cache, ou de garder un secret que maintenant pratiquement tout leurs conjoints à l’hôpital connaissaient … Ca la divertissait, et ça donnait un peu de punch dans la vie morose qu’elle aurait désormais. Voyons la réalité en face, elle n’était pas prête de sortir de cet enfer, qui en sortait ? C’est un peu comme si on te condamnait à perpétuité. Tu viens de ton plein grés, et quand tu veux ressortir, tu n’as plus le choix, tu dois rester, avouez le, c’est inhumain, d’autant plus quand vous êtes prêt à affronter la vie de nouveau. Pour J. L., la meilleure solution de guérir serait désormais de sortir, de rencontrer des gens, d’aller a des fêtes, ou de faire la connaissance d’un autre homme, elle voulait cesser de penser à Razel, elle ne pouvait pas, il lui fallait de l’aide pour cela, et pas celle d’un médecin, mais d’une personne qui l’aimerait et qu’elle pourrait aimer à son tour. Apparemment, la médecine en a décidé autrement, et c’est pour cette raison qu’elle déteste cette spécialité. Surtout la psychologie, parce qu’on ne pourrait sans doute pas juger une personne sur son passé, ce était comme se fier à des apparences, et comme tout le monde le sait, les apparences sont souvent trompeuses. Par ailleurs, pour ce qui est des impressions de la belle, elles étaient désormais fondées. J. pris un moment avant de poursuivre ce qu’elle avait à dire, elle respira un bon coup, et se lança.

    « J’exècre les médecins ! Alors si par une relation de médecin à patiente, tu veux dire retour à nos premiers jours, ne compte pas sur moi pour être ton ami, mon médecin n’est pas mon ami. »

    On ne pouvait pas lui en vouloir de dire ça, elle se rappelait très bien la froideur d’Andrew au début, son regard indifférent, au fond duquel on pouvait lire un semblant de pitié, elle ne voulait pas qu’on ait pitié d’elle, elle voulait qu’on la considère comme une personne normale, parce que c’est ce qu’elle était. Alors l’entendre parler de remettre son cas à un autre médecin, c’était comme s’il la poignardait dans le dos. Elle ne lui en voulait pas de vouloir mettre un terme à ce qu’on appellerait leur activité sexuelle, mais il l’avait en quelque sorte encore une fois menacé, comme s’il savait qu’elle allait refuser, ce qui n’était pas le cas. S’il voulait arrêter, il n’avait qu’à demander. Certes il l’avait déjà fais et ce n’avait pas réellement marché, mais ce n’était pas uniquement de sa faute, par exemple, la dernière fois c’était parce qu’il était rentré dans sa chambre par surprise et qu’elle venait de prendre sa douche, il avait commencé par baisser les yeux en la voyant à moitié nue, mais voilà, les choses ne se font pas toujours comme on le voulait.

    « Je ne suis pas une fille facile, je n’ai jamais voulut qu’on couche ensemble, c’est arrivé comme ça ! Alors me menacer pour que moi j’arrête, je n’appelle pas ça de l’amitié. Tu ne me connais pas Andrew. Si tu veux qu’on se contente d’une relation médecin/patient, alors très bien. »

    Un brin d’amertume, de chagrin, elle ne voulait pas. Mais elle n’avait pas le choix, si c’était ce qu’il voulait. Elle n’avait jamais refusé, en fait elle n’avait jamais donné de réponses claires et nettes de ce qu’elle attendait de sa part, mais ça allait lui paraître comme un grand vide, un vide qu’elle n’allait pas pouvoir combler, elle avait toujours cette impression avant, bien avant tout cela, mais en mangeant un gros gâteau au chocolat, ça partait, cette fois ci, elle ne croyait pas vraiment que ça l’aiderait beaucoup. Joy le fixait avec un de ces regards qui voulaient dire « Évite de me faire souffrir, je t'en surplis »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeSam Aoû 23, 2008 10:40 pm

    Vingt sept fois. Sur cette précision, Andrew accorda à son interlocutrice un regard accusateur. Il n’était visiblement pas utile ou agréable de préciser le nombre de fois où ils avaient commis une erreur, une regrettable erreur. C’en était même à se demander s’ils considéraient réellement cela comme une erreur, ou simplement comme un parfait consentement. Après tout, J. L. était parfaitement lucide, mais son problème principal était de canaliser ses blessures quant à la perte de son fiancé, hors venir essuyer ses larmes d’aussi près et de cette manière ne l’aidait pas. En somme, Andrew avait davantage l’impression de lui procurer du bien sur le court terme, mais d’allonger sa présence en ces lieux. Elle n’aurait pas à y rester à vie, si tant est qu’elle poursuive ses efforts. Mais c’était laborieux, et Andrew se rendait lui-même compte du point jusqu’auquel il était devenu égoïste. Le désir qu’il éprouvait ne devait pas empiéter sur la guérison de sa patiente. Elle devait se relever de son passé, une bonne fois pour toute. Néanmoins, et malheureusement, après avoir franchi autant de barrières, après s’être approché aussi près, il avait la sensation que se séparer d’elle maintenant lui ferait plus de mal encore. C’était la raison pour laquelle il avait refusé de remettre son cas à un autre médecin.

    Le problème de cette démarche était l’esprit logique de L. J. Elle voulait guérir, elle le clamait bien assez fort, mais son comportement ne suivait absolument pas convenablement le fil de la thérapie. Elle n’avait toujours pas assimilé que les médecins étaient là pour l’aider, et que le professionnalisme était encore le meilleur moyen d’être efficace. Elle était consciente qu’à eux deux ils avaient commis – vingt sept fois – une erreur, mais elle était bordée d’une indifférence qu’elle devait à son statut de patiente. Andrew, lui, était le médecin, le responsable, comme un parent envers son enfant. C’était à la fois ce principe et tout l’inverse, car jamais – ô grand Dieu jamais – il ne fallait s’en aller à rabaisser un malade. Joy moins que quiconque. Elle avait un tempérament trop subversif, et ses répliques en témoignaient.

    Partir au quart de tour. C’était une sale manie qu’elle avait toujours eue avec lui – et qu’il pensait même qu’elle ait toujours eue. Elle lançait des mots sans considérer l’impact qu’ils pouvaient avoir sur autrui. Andrew voulut l’interrompre quand elle clama haut et fort ne pas être une fille facile, mais elle était déjà partie, et il ne préférait ni l’interrompre ni la contredire tant qu’elle n’en avait pas fini. Elle lui rappela qu’il ne la connaissait pas, et Andrew détourna un moment les yeux. Il aurait dû l’affronter, mais c’était difficile d’entendre cela, même venant de quelque jugé comme « malade ». Il était attaché à elle, il faisait des efforts considérables, et ce, toujours dans son intérêts, mais elle ne pouvait pas – ou ne voulait pas, parfois – s’en rendre compte. Tenir le rôle du médecin dans une relation aussi complexe qu’inextricable le faisait passer pour le méchant, abusant d’elle, etc. Il n’acceptait pas cette conception, évidemment, mais il se releva et prit quelques secondes pour tourner dans la chambre avant d’oser répondre. Choisir ses mots, c’était quasiment son métier.

    « Bien. Je vais contacter le Dr Graham. »

    Quelque part, elle venait de le blesser, et avait forcé une décision de la part d’Andrew qui était à la fois d’ordre sentimental et professionnel. Il espérait seulement que le fait de remettre son cas à un autre médecin lui servirait, et que malgré le coup d’éclat, elle pourrait ainsi guérir plus vite, avoir une vraie relation, avec quelqu’un qui l’aimerait. Andrew eut un léger pincement au cœur qu’il esquiva mentalement, en cherchant des yeux un point invisible où se fixer. Il y avait tellement de choses qu’il avait sur le cœur, et qu’il ne pouvait pas dire à J. L. autant qu’il ne voulait se l’admettre. Certaines choses étaient faites pour ne pas être nommé, et certaines personnes étaient faites pour ne pas vivre comme la moyenne. Andrew se demandait souvent s’il ne reportait pas son néant sentimental durant depuis des années sur les patients qu’il côtoyait. Joy, qui n’était pas à proprement parler sa petite amie – loin de là visiblement – mais avec laquelle il était amis et surtout avec qui il couchait, et surtout Gabriel, qui lui donnait l’impression d’être le grand frère. Ceux que l’on pouvait croire finalement les plus disposés à pratiquer la psychologie étaient aussi ceux qui en avaient le plus besoin.

    « Je suis désolé, J. L., je ne voulais pas te faire de mal. Et je sais que tu ne veux pas non plus m’en faire. »

    Tout sourire avait disparu, et son regard était encore plus sombre que lorsqu’il avait pris sa décision de « rompre », de mettre un terme à leur relation principalement sexuelle. Dans le fond, sans doute avait-il naïvement espéré qu’elle n’accepte pas, qu’elle tente quelque chose, et surtout n’importe quoi, mais cela n’avait guère été concluant. C’était le plus raisonnable, mais pas le plus facile à vivre. Il fit l’effort d’esquisser un léger sourire avant de reculer de quelques pas en direction de la porte.
Revenir en haut Aller en bas
Rafaelle Deforest

Rafaelle Deforest


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 07/08/2008

A part of you
Psychose: Dérangée ; traumatisme & tentative de suicide suite au meurtre de son fiancé.
Scared, of what ?:
'We' never exists l Joy Left_bar_bleue50/100'We' never exists l Joy Empty_bar_bleue  (50/100)
Your Relationship:

'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeDim Aoû 24, 2008 12:20 am

    Joy n’était pas le genre de fille à avoir honte, la timidité ne faisait pas partie de son caractère, elle disait les choses comme elles étaient, elle avait le courage de le faire, en tout cas. Ce fut un défaut, qu’elle repêcha dés son entré au lycée, oui elle était le genre de fille à ne pas savoir garder un secret, a toujours dire la vérité, elle était considérée comme une Gossip, le genre de personne qu’on devait à tout prix éviter, a qui on ne devait raconter aucun secret. Toute petite déjà elle avait pris l’initiative de ne jamais se confier, n’avoir confiance en personne. Et elle honora ce commandement jusqu’à rencontrer son fiancé, elle avait eut confiance en lui, maintenant il est partit, preuve qu’il ne faut jamais accorder sa confiance, ni s’accrocher aux personnes qu’on n’est pas sûr de pouvoir garder au prés de nous. C’était une leçon qu’elle avait bien saisit, et pourtant, elle ne lui servit à rien puisque la voilà maintenant désemparée de devoir perdre un ami qui lui était aussi cher, elle ne voulait pas qu’ils en arrivent là, et si elle l’avait su elle aurait retirés tout ses propos assez offensants, il faut dire. Mais elle ne savait pas qu’elle tenait autant à lui.

    À l’instant même où il parla de contacter un autre médecin, son cœur ne fit qu’un bond, elle était sous le choc, oserait il vraiment faire cela d’elle ? Il ne se rendait pas compte que sans lui elle n’en serait pas là, peut être était ce le rôle des médecins ? Voilà qu’elle commençait à douter d’elle maintenant, pourtant elle ne l’avait jamais fait auparavant. Elle était, ou plutôt est, le genre de personne qui ne changeait jamais d’avis, qui avait toujours raison, meilleure de sa promotion, elle était l’émérite dans son domaine, l’excellence même. Aujourd’hui elle rêve de revenir à ce qu’elle était, mais sait que cela est impossible.

    J. L. ne savait quoi répondre suite à sa – soit disons– offrande de faire venir un autre médecin, pour une fois elle était apte à la fermer, et à ne rien dire, elle se contenta de baisser les yeux et penser aux conséquences de ce qu’elle venait de dire, honte à elle ! Lui qui avait tout fait pour lui venir en aide, ce n’était sans doute pas la meilleure façon de le remercier, ou de lui prouver sa gratitude. Peut être était elle égoïste après tout, peut être que toutes ces personnes qui le lui avaient répétés une bonne millième de fois avaient raisons, mais en tout cas elle ne le convoitait pas, elle voulait simplement être la meilleure, était ce mal de vouloir parvenir en haut de la liste en premier ? Maintenant l’affliction l’avait atteins, elle souffrait pour son insouciance, son manque d’intérêt aux autres, elle le voyait bien.

    « Alors tu es ce genre de personnes, celles qui se défilent au premier obstacle ? »

    Pour ce qui est de le blâmer encore une fois, il n’était pas du tout question de cela, il s’agissait simplement d’un fait, un fait qui était présent, qu’on voyait, et dont on ne pouvait se débarrasser, il était effectivement ce genre de personne, qui l’aurait cru ? Était ce de la faute de Joy s’il avait si facilement baissé les bras ? Sans doute oui, mais elle était trop aveugle pour s’en rendre compte, elle ne voyait que ce qu’elle voulait, et ça lui permettait d’éviter de se condamner elle-même, encore une défectuosité qu’elle tenait du lycée. Au fond, elle était toujours cette lycéenne immature qui marchait sur les autres pour arriver à ses fins, et il lui fallut du temps avant de s’en rendre compte. Mais qu’était sa faute dans ce qui venait de se passer ? Là, elle n’en avait aucune idée… Elle releva doucement la tête et se leva avant de faire un petit pas vers lui et de le regarder, oui droit dans les yeux, ce regard qui lui valut beaucoup, pour une fois, elle allait être franche, envers elle comme envers lui …

    « Je croyais qu’entre nous il y avait quelque chose de spéciale, qu’on était spéciales … Je veux savoir ce que tu attends de moi Andrew, je veux qu’on prenne le temps de s’expliquer, de se comprendre »

    Il ne pouvait pas partir sans lui donner d’explications, parce que sinon elle savait qu’elle en souffrirait toute sa vie, pour ce qu’il en reste en tout cas. Joy s’approcha encore, et encore, jusqu’à arriver en face de lui, toujours en le fixant. Elle n’avait peut être pas toute sa tête, mais elle savait qu’avec son regard de chien battu, elle arriverait à le convaincre de rester encore un peu, attendrir les gens, voilà ce qui marchait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeDim Aoû 24, 2008 10:50 pm

    Etait-il réellement de ceux qui se défilaient au premier obstacle ? Etait-il aussi lâche qu’il y paraissait ? Bien qu’Andrew la laissât dire, il n’était absolument pas d’accord avec cette conception, et accusait même le coup. Il y avait quelque chose de tout simplement intolérable à s’entendre dire cela d’une personne pour qui l’on était prêt à prendre autant de risques, et pour qui l’on faisait des sacrifices. Au-delà du fait qu’il fut son médecin et que c’était déjà en soi un acte d’altruisme, Andrew se considérait aussi comme un ami patient, et un amant présent. Ils avaient vécu un certain nombre de choses, et c’était lui qui venait y mettre un terme, avec la douleur autant que le courage qui étaient de rigueur. Joy ne concevait pas les efforts qu’il faisait, mais c’était aussi cela qui rappelait à Andrew pourquoi il devait en prendre la responsabilité, et non pas la blâmer. Elle était malade, fragile émotionnellement, et il avait commis une erreur en étant pourtant la personne douée de raison et de lucidité des deux. C’était ainsi à lui de subir ces mots pourtant si acerbes à l’oreille. Ne disait-on pas « Qui sème le vent, récolte la tempête ? ». Sur cette pensée, un soupir las invisible s’insinua dans son esprit, sous le slogan ‘Ainsi soit-il’.

    Malgré l’accusation, Andrew laissa couler. Elle n’en avait visiblement pas fini, et quand elle en vint à faire un pas vers lui, il réprima l’envie d’en faire un en arrière. Être le médecin impliquait de savoir faire preuve de sang froid et de self contrôle. Quoi qu’il ressente, cela ne devait pas transpercer, ou alors très peu, surtout lorsqu’il s’agissait de peur ou de nervosité. Pour le coup, il s’agissait à la fois de culpabilité et de colère. Un mélange pour le moins désagréable mais qu’Andrew avait le bonheur de particulièrement contrôlé. Il pût ainsi contenir avec facilité quelques remarques à l’encontre de la jeune femme.

    Car en dépits qu’il ne montre rien, il trouvait pour le moins inadmissible qu’elle ose lui parler ainsi après le « cinéma » précédemment. C’était comme s’il se retrouvait dans un mauvais film où la mauvaise foi dominait. Or, il savait que J. L. n’était pas du genre à se défiler, ou à reporter toutes les responsabilités sur autrui. En règle générale, il la savait surtout peu disposée à reconnaître ses torts, mais elle faisait rarement accuser – selon lui – les autres à sa place. Et il ne s’agissait pas de distribuer des blâmes pour le moment, quoi qu’une flopée n’attendait que cela, patiemment. Ceci dit, savoir ce qu’il attendait d’elle devenait une question légitime dans le sens où Andrew ne s’était pas vraiment caché d’avoir été blessé par les propos qu’elle avait préalablement tenus. Mais c’était déjà en soi la preuve d’un grand attachement, attachement qui surpassait tellement de règles, de limites. De raison. Il déglutit péniblement.

    « Tu es quelqu’un que j’estime beaucoup, commença-t-il. Que j’aime beaucoup même. »

    La belle affaire. Il savait que c’était un trop peu qui faisait parler les sages mais qui laissait les jeunes en reste. Tous les deux faisaient partie de ceux qui avaient besoin de récits clairs, pas de débats philosophiques. Joy même plus que lui devait se baser sur des faits, des propos, concernant le cœur du sujet, et pas des sous-entendus stupides ou simplement lâches. Mais les mots ne venaient pas, et quand bien même Andrew en aurait décidé autrement, il ne parvenait guère à nommer pour lui-même ce qu’il ressentait. C’était une situation pour le moins inextricable, car pour apporter des réponses à sa patiente – et amie – il devait avant tout se les fournir à lui-même. Quoi qu’il en soit, il en fit la tentative :

    « Joy, tu es ici parce que tu as perdu ton fiancé et que cela t’a perturbée, déclara-t-il très naturellement. En dépits de ce que j’éprouve pour toi, ce que j’ai fait et fais encore jusqu’à maintenant ne peut pas t’aider. C’est contre toutes les règles, poursuivit-il un peu plus ardemment, n’ayant visiblement pas l’intention de cesser. Contre la morale, contre les ordres devant lesquels j’ai juré, contre mon job, contre tout ce en quoi je crois, contre la rigueur que j’ai tenu, contre …même contre toi. »
Revenir en haut Aller en bas
Rafaelle Deforest

Rafaelle Deforest


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 07/08/2008

A part of you
Psychose: Dérangée ; traumatisme & tentative de suicide suite au meurtre de son fiancé.
Scared, of what ?:
'We' never exists l Joy Left_bar_bleue50/100'We' never exists l Joy Empty_bar_bleue  (50/100)
Your Relationship:

'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeLun Aoû 25, 2008 3:08 pm

    Donc, il l’avouait finalement, oui, il l’avait fait, il avait clairement stipulé qu’il ressentait quelque chose pour elle, et avouez le, ce n’était pas un rien, du moins, pour Joy en tout cas. Elle était plutôt le genre de personne à tout prendre au premier degré, à comprendre les choses comme elle les entendait, alors quand quelqu’un lui disait « Je t’aime beaucoup », elle ne savait pas quoi en penser d’autre, mis à part le faire qu’ils aient finis par nouer une sorte de lien, indésirable certes, mais aussi indispensable. Oui, s’il s’agissait de prendre cela au premier degré, ce serait sans doute à cela qu’elle aurait pensé, mais se rendant compte des circonstances, et des propos précédents et des regards méfiants et accusateurs qu’ils se lançaient réciproquement, il s’agissait sans doute d’aborder une facette tout à fait différente du sujet. Joy n’allait pas lui souffler une de ses autres vannes, à l’arrache, simplement pour se faire martyr. La vraie question était ; ‘ Qu’allait il en advenir après tout, s’ils perdaient out d’un coup contacte ? ’, et voyons la réalité en face, il ne s’agissait là ni d’un conte de fée raté, ni d’un reality show organisé, mais bien de la pure et dure réalité à affronter, au-delà des désirs et de l’attachement.

    Tout s’immisçait donc dans la tête de la belle, elle ne savait plus distinguer entre ce qui était réel, et ce qui ne l’était pas, entre ce qu’elle devait croire, ou ce qu’elle ne devait pas. Elle avait beau retourner le problème dans tout les sens, le voir et le revoir dans absolument tous ses angles, elle ne parvint qu’à une seule conclusion : Le vrai problème était : " Pourquoi y avait-t-il quelque chose plutôt que rien ? ". Oui ils s’étaient attachés l’un à l’autre, oui ils éprouvent sans doute un minimum de sentiment l’un envers l’autre, oui ! Mais et alors ? Est-ce que cela les menait vraiment à quelque chose ? Tout n’était pas clair, rien ne l’était. Andrew insistait pour que toute cette mascarade s’arrête, il voulait son bien, elle saisissait bien le contenue générale de son discours, qui au passage était très instructif.

    « Andrew … »

    Soyez en sûr, J. L. mit du temps avant de sortir ce misérable prénom. Elle se posait un tas de question tout d’un coup, qu’allait elle devenir sans lui ? Allait-il vraiment la laisser tomber pour une simple histoire de sexe qui a mal tourné ? Et s’il choisissait de rester pour elle, allait elle réellement supporter de jouer à la patiente pendant trop longtemps ? Qu’allait-il advenir d’eux ? Elle préférait le croiser dans un couleur et lui esquisser un sourire que l’ignorer dés qu’il osera essayer de lui parler, même un court instant. En somme, elle avait le choix entre abandonner et passer à autre chose, ou se débattre et ne jamais arriver à rien, et dans les deux cas elle se retrouvait perdante, elle savait qu’elle allait le perdre, quoi qu’il arrive. Désormais elle ne le contredisait plus, s’il jugeait bon de couper les ponts, alors c’est que c’était la meilleure solution à un problème à l’instant utopique d’après elle. Rien ne méritait qu’elle s’y attache, aucune raison ne l’y forçait, elle lui laissait entièrement le choix, et s’engageait à laisser faire le médecin, après tout, il était le plus lucide d’entre les deux… Voilà qu’elle se retrouvait à se détrôner… Avait-elle changé à ce point ? Jamais elle n’aurait pensé cela possible. Joy secoua légèrement la tête pour sortir de ses pensés sordides qui l’envahissait tout d’un coup, c’était soit qu’elle devenait plus lucide, soit que son état s’aggravait, elle ne savait plus quoi en pensait, elle ne savait plus rien. Bref, après avoir lâché un soupir bien alertant, elle bégaya sans trop le vouloir :

    « … Je pense que tu ferais mieux de contacter le docteur Graham, si c’est ce que tu pense être le mieux. Même si je ne dis pas que je suis d’accord »

    Quel détournement de situation me direz-vous ! Et oui, quand on est perturbé psychologiquement c’est ça, un coup tu es pour, un coup contre. Ça arrive comme ça, sans que personne ne s’y attende. Vive les malades mentaux, c’est un plaisir d’avoir une conversation sérieuse avec eux. Mais quand on y pense, il était temps qu’elle voit la vérité en face, il n’y avait rien entre eux, il n’y aurait jamais rien eu, c’est simplement son médecin, il embrassait très bien, mais c’était quand même son médecin. Mais tout au fond d’elle, elle ne pensait vraiment pas ce qu’elle disait, et espérait qu’il reste auprès d’elle, même entant qu’amis.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitimeMar Aoû 26, 2008 9:36 am

    Le pire de cette situation n’était pas tant qu’Andrew ait pris une décision, mais plutôt que Joy la lui remettait sciemment. Elle se défaisait de la responsabilité en la lui donnant, comme si de rien était, prétextant banalement n’être pas d’accord. Mais cela ne changeait rien. Elle le laissait assumer les torts et les erreurs tout seul, et visiblement Andrew le faisait malgré l’amertume qui le consumait. Entretenir une relation avec quelqu’un atteint d’une telle déviance était plus dangereux et plus douloureux encore que ce qu’il s’était imaginé. C’était perturbant à souhaits en somme, et c’en était que doublement de mauvais augure. Cependant, il demeura atterré de telle manière après les propos qu’elle venait de lui tenir qu’il n’esquissa pas le moindre geste, ni même le moindre mot. Il semblait la sonder, comme y cherchant des réponses, mais la seule chose qui ressortait était comme il lui en voulait d’avoir réagi ainsi. Andrew ne parvenait même pas à la blâmer, il lui en voulait simplement, et pourtant bien moins qu’il ne s’en voulait à lui-même.

    Il allait donc constater Sam Graham, afin qu’il reprenne le cas de Joy. Rien que l’idée insupportait Andrew. Il ne voulait pas la voir s’éloigner, et pourtant une petite voix maligne lui soufflait que c’était tout ce qu’il avait finalement mérité, qu’il devait assumer ses erreurs passées, et tenter de n’en plus commettre. Malheureusement pour lui, une autre voix tout aussi profondément ancrée dans son esprit n’arrivait qu’à lui murmurer tous les détails sordides de la relation qu’il avait jusque là entretenus avec sa patiente. Au moment où il aurait donc dû partir, finir ses visites, et ensuite rassembler le dossier de J. L. pour trouver le Docteur Graham, Andrew demeura aussi stoïque que statique, là, focalisé sur elle, sans bouger, du moins, ce pendant quelques minutes encore, minutes qui firent office d’éternité.

    Il esquissa nettement l’intention de faire un pas en arrière, mais il se ravisa pour approcher de Joy. Il fut soudainement si près d’elle qu’aucun mot ne sut franchir la barrière de ses lèvres. Andrew sembla disposer d’un léger sourire, mais qui fut si mince qu’il demeura imperceptible, comme une illusion ou seulement un espoir. Ses doigts vinrent glisser subtilement sur la joue de la jeune femme, et il laissa d’infinies secondes s’écouler avant de venir effleurer ses lèvres des siennes. Un dernier baiser. Ou peut être en fait le premier d’une longue série bien différents de tous ceux qu’ils avaient partagés jusqu’à maintenant. Quoi qu’il advienne, Andrew l’embrassa tendrement, prolongeant doucement le baiser, se refusant à la quitter. Le temps n’eut plus la moindre importance, ils étaient seuls, et ils avaient pour eux un baiser. C’était en somme bien peu, mais c’était aussi et surtout la seule chose qu’Andrew demandait.

    Il finit par rompre le contact, délicatement, se reculant à peine, le regard traînant désormais au-dessus de l’épaule de J. L., sans jamais croiser son regard. Il déglutit doucement, laissa un léger soupir lui échapper avant que son regard ne vienne à croiser celui de la jeune femme, et qu’un léger sourire mi satisfait mi malin vienne se dépeindre sur ses lèvres.

    « Je suis désolé. »

    Et l’on sentait avec sarcasme comme il était désolé de l’avoir embrassé ! Andrew n’avait aucunement l’apparence de quelqu’un de coupable, il avait même visiblement pris un malin plaisir à presque lui voler ce baiser. C’était contre les règles, certes, contre tout ce qui faisait son job, également, mais l’indifférence quant à ces faits l’avaient soudainement gagné, et rien ne restait d’autre que le plaisir d’avoir échangé ce baiser. Ainsi fait, il ne bougea plus, incertain. Car sans doute n’avait-il rien arrangé, mais puisque tout était déjà si compliqué, où donc pouvait bien être le pire ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





'We' never exists l Joy Empty
MessageSujet: Re: 'We' never exists l Joy   'We' never exists l Joy Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
'We' never exists l Joy
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LAST GOODNIGHT :: Vidange: ancien forum. :: Files Corner-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser